Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/117

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vancé, dans ce voyage de découverte, par le P. Hennepin, récollet, et le nommé Dacan, qu’il avait envoyés devant lui, pendant qu’il était occupé à la construction des forts dont nous venons de parler. Il revint ensuite à Québec, d’où il se rembarqua pour la France.[1]

Vers 1680, ou 1681, il se forma, à Québec, une compagnie du Nord, pour commercer à la Baie d’Hudson, et en chasser les Anglais, qui s’y étaient établis.[2] Au printemps de 1682, elle fit partir pour ces quartiers deux vaisseaux, dont elle donna le commandement à deux particuliers entreprenants, MM. Radison et

  1. M. de la Sale était déjà venu en Canada, avant l’époque dont nous parlons, dans le dessein de chercher, par le nord ou l’ouest de ce pays, un passage au Japon et à la Chine. Un accident qui lui arriva, trois lieues au-dessus de Montréal, où il fut retenu quelque temps, fit donner à l’endroit le nom de la Chine, par dérision de son projet de se rendre dans l’empire de ce nom par le Canada.
  2. On ignore en quel temps et par qui la Baie d’Hudson fut découverte pour la première fois ; mais il est certain que ce fut Henry Hudson, navigateur anglais, qui donna son nom à cette baie, ainsi qu’au détroit par lequel il y entra, en 1611. Charlevoix prétend que les prises de possession de quelques parties de ces pays, faites par Nelson, pilote d’Hudson, ainsi que par Burton et Luxfox, n’établissaient pas mieux les droits de la nation anglaise sur cette baie, que celles de Vérazani n’établissaient ceux de la France sur la Caroline, la Virginie, etc. ; puisque, dit-il, il est certain que les Anglais ne possédaient rien aux environs de cette baie, lorsque le sieur Bourdon y fut envoyé du Canada, (en 1656) pour en assurer la possession à la France. Mais si un pays inculte ou sauvage appartient, non à la nation qui le découvre, mais à celle qui s’y établit, la première, les Anglais avaient bâti le fort Rupert, à l’embouchure de la rivière de Némiscau, et celui de Quitchitchouen, sinon antérieurement au voyage du sieur Bourdon dans ces quartiers, du moins avant que M. Talon, qui avait formé le dessein de chercher un chemin facile pour aller par le Saguenay à la Baie d’Hudson, y eût envoyé le P. Albanel,