Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/116

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sonne. Il reçut pour réponse, que s’il voulait leur parler, il devait se rendre jusqu’à la rivière d’Onnontagué ou Oswego. Pour répondre au ton de hauteur que prenaient les Iroquois, il leur fit dire, après qu’il eut su qu’ils consentaient à envoyer des députés à Catarocouy, qu’il n’irait pas au-delà de Montréal ; qu’il les y attendrait jusqu’au mois de juin ; mais que, passé ce temps, il retournerait à Québec. Cinq députés arrivèrent à Montréal, mais seulement au mois de septembre. Comme le gouverneur-général s’y trouvait, il leur donna audience, et leur fit promettre de faire tous leurs efforts pour empêcher une rupture avec les Illinois.

Le grand fleuve Micissipi, et quelques unes des principales rivières qui s’y déchargent, avaient été reconnus en partie, il y avait quelques années, par le P. Marquette, jésuite, et le sieur Joliet, bourgeois de Québec, que M. Talon avait chargés de cette entreprise, avant son retour en France. Au printemps de 1678, Robert Cavelier de la Sale, homme instruit, actif, entreprenant, et animé du double désir de s’illustrer et de s’enrichir, partit de France, accompagné d’un autre aventurier, appellé le chevalier de Tonti, et d’une trentaine d’hommes, ouvriers et matelots, dans le dessin d’achever les découvertes commencées. Il arriva en Canada, possesseur de la seigneurie de Catarocouy, qui lui avait été donnée, à condition qu’il bâtirait le fort en pierre. Il le bâtit, en effet ; traça le plan d’un nouveau fort, à Niagara ; fit construire les premiers vaisseaux qu’on ait vus sur les lacs Érié et Ontario ; bâtit le fort de Saint-Louis, à l’ouest du Micissipi ; descendit ce fleuve jusqu’à son embouchure dans le golfe du Méxique ; mais seulement après avoir été dé-