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Sauvages que lui amenaient les commandans de l’Ouest, y arrivèrent en même temps. On se mit aussitôt à faire, sur le bord du lac, un peu au-dessus de la rivière, un retranchement de palissades. Ce tranchement, qu’on appella Fort des Sables, fut achevé en deux jours. Quatre cents hommes y furent laissés, sous le commandement de M. d’Orvilliers, pour assurer les derrières de l’armée.

Du fort des Sables, l’armée prit son chemin par les terres, et après avoir passé deux défilés très dangereux, elle arriva à un troisième, où elle fut vigoureusement attaquée par huit cents Iroquois. Deux cents de ces Sauvages, après avoir fait leur décharge, se détachèrent pour prendre l’armée française en queue, tandis que le reste continuait à la charger en tête. Le combat se soutint, quelque temps, avec vigueur des deux côtés ; mais à la fin, les Sauvages furent repoussés et prirent la fuite.

Il y eut, du côté des Français, cinq ou six hommes de tués, et une vingtaine de blessés. La perte des Iroquois fut de quarante-cinq hommes tués sur la place, et d’une soixantaine de blessés. Les corps des premiers furent mis en pièces, et mangés par les Outaouais, qui, comme le marquis de Denonville l’écrivait à M. de Seigneley, firent beaucoup mieux la guerre aux morts qu’ils ne l’avaient faite aux vivans.

Le lendemain du combat, l’armée alla camper dans un des quatre villages dont se composait le canton de Tsonnonthouan. Elle n’y trouva personne, et le brûla. Les Français pénétrèrent ensuite dans le pays, détruisirent toutes les cabanes, brûlèrent quatre cent mille minots de blé-d’inde, et tuèrent une immense quantité