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de pourceaux. L’humiliation des Tsonnonthouans fut à peu près le seul fruit de cette expédition. Ces Sauvages rentrèrent dans leur pays, aussitôt que les Français s’en furent retirés.

L’occasion de bâtir un fort à Niagara était trop belle pour que M. de Denonville la manquât. Le fort fut construit, et le chevalier de Troye y fut laissé, avec cent hommes, pour le garder. Les Sauvages alliés en témoignèrent beaucoup de joie ; mais bientôt, la maladie s’étant mise dans la garnison, qui périt toute entière avec son commandant, on attribua cet évènement à l’air du pays, et le fort fut abandonné.

L’expédition de M. Denonville avait si peu intimidé les Iroquois, qu’à peine il était de retour à Québec, que le fort de Chambly fut tout-à-coup investi par un gros parti d’Agniers. La résistance qu’ils y trouvèrent les obligea à décamper, dès le lendemain ; mais ils ne le firent qu’après avoir brûlé quelques habitations écartées, et fait plusieurs prisonniers.

Ce qui enhardissait surtout les Iroquois, c’était l’appui que leur donnait, ou que leur promettait le colonel Dunkan : en cette occasion, il fit déclarer au marquis de Denonville, qu’il ne devait espérer de paix avec les cinq cantons qu’à ces quatre conditions : 1.o qu’on ferait revenir de France les Iroquois qu’on y avait envoyés pour servir sur les galères ; 2.o qu’on obligerait les Iroquois chrétiens du Sault Saint-Louis, et ceux qui s’étaient établis au pied de la Montagne de Montréal, à retourner dans leur pays ; 3.o qu’on raserait les forts de Niagara et de Catarocouy ; 4.o qu’on restituerait aux Tsonnonthouans tout ce qui avait été enlevé de leurs villages.