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Baie des Chaleurs. Il trouva le pays fort beau, surtout en le comparant à celui de Terre-Neuve, qu’il venait de laisser, et fut très content des Sauvages qu’il y rencontra, et avec lesquels il échangea quelques marchandises pour des pelleteries.

Au sortir de la Baie des Chaleurs, Cartier visita une bonne partie des côtes qui environnent le golfe, et prit possession du pays, au nom du roi de France, comme avait fait Verazani, dans les lieux où il avait mis pied à terre. Il remit à la voile, le 15 août, pour retourner en France, et arriva à St.-Malo le 5 Septembre. Sur le rapport qu’il fit de son voyage, la cour jugea qu’il serait avantageux à la France d’avoir un établissement dans cette partie de l’Amérique. Le vice-amiral, de la Meilleraye, prit l’affaire à cœur, et obtint pour Cartier une commission plus ample que la précédente. Ce dernier mit à la voile, le 19 mai 1535, avec trois vaisseaux, dont le plus gros était du port de cent-vingt tonneaux, et accompagné de plusieurs gentilshommes, qui voulurent le suivre en qualité de volontaires. La traversée ne fut pas aussi courte que la précédente : il s’éleva de violentes tempêtes ; les vaisseaux furent séparés les uns des autres, et ne se rejoignirent que le 26 juillet. Le 1r. août, un gros temps les contraignit de se réfugier dans le port de Saint-Nicholas, situé à l’entrée du fleuve, du côté du nord. Le 10, Cartier entra dans une baie à laquelle il donna le nom de Saint-Laurent, en l’honneur du saint dont on célébrait ce jour là la fête, et ce nom s’étendit, d’abord à tout le golfe, et ensuite au grand fleuve qui s’y décharge, et qu’on avait appelé auparavant Rivière de Canada. Le 15, il s’approcha de l’île d’Anticosti, qu’il nomma