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en Amérique ; mais tout ce qu’on sait de cette dernière entreprise de Verazani, c’est que s’étant embarqué, il ne reparut plus ; soit qu’il eût péri en mer, soit qu’ayant débarqué dans un endroit où il voulait bâtir un fort, comme quelques uns l’ont publié, il eût été massacré, avec ses gens, par les naturels du pays.

Dix ans après le dernier voyage de Verazani, Philippe de Chabot, amiral de France, engagea François I à reprendre le dessein d’établir une colonie française en Amérique. Il lui présenta un capitaine maloin, nommé Jacques Cartier, dont il connaissait le mérite, et que ce prince agréa. Cartier partit de Saint-Malo, le 20 avril 1534, avec deux bâtimens de soixante tonneaux et cent-vingt hommes d’équipage. Il prit sa route à l’ouest, en tirant un peu sur le nord, et eut des vents si favorables, qu’il aborda, le 10 mai, au cap de Bonavista, dans l’île de Terre-Neuve. Ayant trouvé la terre encore couverte de neige et le rivage bordé de glace, il ne put ou n’osa s’y arrêter. Il descendit six degrés au sud-sud-est, et entra dans un port auquel il donna le nom de Sainte-Catherine. De là il remonta au nord, et rencontra des îles, qu’il appelle, dans ses mémoires, Îles aux Oiseaux. Il côtoya ensuite toute la partie septentrionale de Terre-Neuve, où il dit qu’il trouva des hommes bien faits, qui avaient les cheveux liés, au-dessus de la tête, comme un paquet de foin, avec des plumes entrelacées sans ordre.

Après avoir fait presque tout le tour de l’île, Cartier se dirigea vers le sud, traversa le golfe, s’approcha du continent, et entra dans une baie profonde, où il souffrit beaucoup du chaud ; ce qui la lui fit nommer