Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/154

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mais il n’y trouva ni M. de Frontenac, ni Oureouharé, qui étaient retournés à Québec ; et M. de Callières ne put rien tirer de lui, d’abord, non plus que de ceux qui l’accompagnaient. À la fin pourtant, ils se laissèrent gagner par les bonnes manières du gouverneur de Montréal, et lui présentèrent six colliers. Le premier marquait le sujet de leur retardement, causé, disaient-ils, par l’arrivée de députés outaouais dans le canton de Tsonnonthouan. Gagniegaton, en expliquant ce collier, dit que c’était ainsi qu’il fallait faire les choses, quand on voulait traiter de la paix ; voulant donner à entendre que le gouverneur général aurait dû se rendre en personne à Onnontagué, ou en quelqu’autre endroit, dont on serait convenu, pour y parler d’accommodement.

Le second collier témoignait la joie qu’avaient eue les habitans d’Orange du retour d’Oureouharé et des autres chefs ; ce qui marquait la bonne intelligence qui régnait entre la Nouvelle York et les cantons iroquois. Par le troisième, le canton d’Onnontagué demandait, au nom de tous les autres, le prompt retour de tous les Iroquois revenus de France, afin qu’on pût prendre, avec eux, les mesures qui convenaient à la situation des affaires. L’orateur ajouta qu’on avait réuni, dans le canton d’Onnontagué, tous les prisonniers français faits par les Iroquois, et qu’on n’en disposerait que sur le rapport et de l’avis d’Oureouharé. Le quatrième et le cinquième parlaient de la trahison de Catarocouy, et des ravages faits chez les Tsonnonthouans, et disaient que quand le mal aurait été réparé, et que les chemins seraient libres et sûrs, Teganissorens irait traiter de la paix avec Ononthio. Par le sixième, Gagniegaton donnait avis, qu’à