Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/173

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ambuscade, et tous ceux qui le composaient y périrent. Enhardis par ce succès, les confédérés reprirent le chemin par où ils étaient venus. Après qu’ils eurent fait environ deux lieues, leurs coureurs découvrirent les troupes que commandait M. de Valrennes, qui, quelques jours auparavant, avait été envoyé du côté de Chambly, avec quelques centaines d’hommes, et qui était accouru, au premier bruit du combat. Les ennemis l’attaquèrent avec beaucoup de résolution ; mais par bonheur pour cet officier, il se trouva, en cet endroit, deux grands arbres renversés : il s’en fit un retranchement, plaça sa troupe derrière, et lui fit mettre ventre à terre, pour essuyer le premier feu des ennemis. Il lui ordonna ensuite de se relever, la partagea en trois bandes, dont chacune fit sa décharge, puis la rangea en bataille, et chargea les confédérés avec tant d’ordre, de promptitude et de vigueur, qu’il les fit plier partout. Ils se réunirent néanmoins jusqu’à deux fois ; mais après une heure et demie de combat, ils furent contraints de se débander, et leur déroute fut complète. On en compta cent-vingt sur la place, et l’on sut ensuite que le nombre des blessés surpassait de beaucoup celui des morts. Les drapeaux et les bagages restèrent aux vainqueurs. La perte de ces derniers fut de soixante hommes tués et autant de blessés. Ils eurent à regretter le jeune et brave Lebert Duchesne, qui avait combattu avec une intrépidité remarquable, à la tête des Canadiens.

« Cette action, dit Charlevoix, fut très vive, et conduite avec toute l’intelligence possible. Valrennes était partout, faisant, en même temps, les devoirs de capitaine et de soldat, combattant et donnant ses