Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/176

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En arrivant à l’île de Toniatha, à une journée de marche en deça de Catarocouy, Beaucourt y rencontra cinquante Tsonnonthouans : il les attaqua dans leurs cabanes, leur tua vingt-quatre hommes et leur en prit seize ; puis s’en revint. On apprit des prisonniers qu’une troupe de cent guerriers du même canton faisait la chasse près de l’endroit de la rivière des Outaouais appellé le Sault de la Chaudière, et que deux cents Onnontagués commandés par la Chaudière-Noire, un de leurs plus braves chefs, devaient les y joindre, pour y passer toute la belle saison, afin d’arrêter tous les Français qui voudraient aller à Michillimakinac, ou en revenir. Comme on attendait incessamment un grand convoi de pelleteries des contrées du Nord et l’Ouest, on comprit qu’il aurait été nécessaire d’envoyer au devant une bonne escorte ; mais M. de Callières ne voulut rien faire sans l’ordre du comte de Frontenac. Ce général, persuadé que l’affaire de Toniatha avait déconcerté les mesures des Iroquois, manda au gouverneur de Montréal de faire partir, au plutôt, le sieur de Saint-Michel avec quarante voyageurs canadiens, pour porter ses ordres à Michillimakinac, et de les faire escorter par trois canots bien armés, jusqu’au-dessus du Sault de la Chaudière.

M. de Callières obéit : l’escorte conduisit les Canadiens, jusqu’à l’endroit marqué, sans avoir rencontré un seul Iroquois ; mais peu de jours après, ayant apperçu deux Sauvages de cette nation, Saint-Michel ne douta point que la Chaudière-Noire ne fût proche, avec toute sa troupe, et s’en revint à Montréal. Il ne faisait que d’y débarquer, lorsque M. de Frontenac y étant arrivé de Québec, le fit repartir, sur le