Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/177

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

champ, avec trente Français et trente Sauvages. Le général le fit suivre par Tilly de Saint-Pierre, qui eut ordre de prendre sa route par la Rivière du Lièvre, qui se décharge dans la Grande Rivière, environ cinq lieues au-dessous du Sault de la Chaudière, et à qui il donna un duplicata de l’ordre dont Saint-Michel était porteur pour M. de Louvigny.

Il fut heureux d’avoir pris cette précaution : Saint-Michel, arrivé au même endroit où il avait relâché, à son premier voyage, y vit encore deux éclaireurs, et apperçut, en même temps, un grand nombre de canots que l’on mettait à l’eau. Il ne crut pas devoir s’exposer à un combat trop inégal, et reprit, une seconde fois, la route de Montréal. Trois jours après qu’il y eut débarqué, on y vit arriver soixante Sauvages chargés de pelleteries, qui étaient descendus par la rivière du Lièvre, et qui dirent qu’ils avaient rencontré M. de Saint-Pierre au-dela de tous les dangers. Après qu’ils eurent fait leur traite, ils demandèrent une escorte, pour passer jusqu’à l’endroit où ils devaient prendre des chemins détournés. Saint-Michel s’offrit à les accompagner, et son offre fut acceptée. On lui donna une escorte de trente hommes commandés par le lieutenant de la Gemeraye, ayant sous lui deux des fils du sieur Hertel. Cette troupe étant arrivée à l’endroit nommé le Long-Sault, où il fallait faire un portage ; tandis qu’une partie des hommes étaient occupée à monter les canots à vide, et que les autres marchaient le long du rivage, pour les couvrir, une décharge de fusils faite par des gens qu’on ne voyait point, écarta tous les Sauvages, qui étaient de la seconde bande, et fit tomber plusieurs Français morts ou blessés.