Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/199

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

fusil, il feignit d’être surpris et effrayé de leur nombre, et de prendre la fuite. Aussitôt, soixante Iroquois se jettèrent dans leurs canots, pour le poursuivre. Kondiaronk poussa au large et fit force de rames, jusqu’à ce qu’il fût à deux lieues de terre. Alors il s’arrêta, se mit en bataille, essuya, sans tirer, la première décharge des Iroquois, qui ne lui tuèrent que deux hommes ; puis, sans leur donner le temps de recharger, il fondit sur eux, avec tant de furie, qu’en un moment, tous leurs canots furent percés ou fracassés. Tous ceux des Iroquois qui ne se noyèrent pas furent tués ou pris.

Un autre parti d’Iroquois, qui s’était approché de Catarocouy, sous la conduite du chef la Chaudière-Noire, fut surpris et défait, par un parti d’Algonquins.

Cependant, les troupes et une partie des milices étaient tenues sous les armes, ou prêtes à marcher au premier ordre, dans l’attente d’une nouvelle attaque de la part des Anglais. Vers la fin d’août, M. de Lamotte, à qui l’on avait fait savoir les bruits qui couraient d’un nouvel armement pour la conquête du Canada, arriva à Montréal, avec un grand nombre de Français, et trois cents Sauvages, qu’il avait eu l’adresse d’engager à venir au secours de la colonie ; mais l’ennemi qu’on attendait ne parut pas.

Au mois de novembre, tous les cantons iroquois, excepté celui d’Agnier, envoyèrent des députés à M. de Frontenac, pour lui demander la paix, ou lui faire entendre qu’ils la désiraient. Oureouharé était un de ces députés. Le gouverneur comptait beaucoup sur son influence ; mais il mourut, d’une pleurésie, quelques jours après son arrivée. Il fut enterré avec