Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/200

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les honneurs qu’on rendait aux capitaines des compagnies[1].

La paix conclue entre les puissances de l’Europe amena une correspondance entre le chevalier de Bellamont, gouverneur de la Nouvelle-York, et M. de Frontenac. C’étaient, de la part du premier des plaintes, et de celle du second, des récriminations, qui n’aboutirent à rien pour lors. Quelles que fussent les prétentions de M. de Bellamont, au sujet des Iroquois, M. de Frontenac n’en était pas moins déterminé à faire accepter la paix à ces Sauvages, à ses conditions, ou à porter, de nouveau, la guerre dans leur pays ; mais il ne put faire ni l’un ni l’autre : il mourut, le 28 novembre 1698, dans la 78ème année de son âge. « Dans un corps aussi sain qu’il est possible de l’avoir à cet âge, il conservait, dit Charlevoix, toute la fermeté et toute la vivacité d’esprit de ses plus belles années. Il mourut comme il avait vécu, chéri de plusieurs, estimé de tous, et avec la gloire d’avoir soutenu, et même fait prospérer, sans presque aucun secours de France, une colonie ouverte et attaquée de toute part, et qu’il avait trouvée sur le penchant de sa ruine. »

  1. « Il fallait, dit Charlevoix, que ce Sauvage eût, dans le caractère, quelque chose de fort aimable ; car toutes les fois qu’il paraissait, soit à Québec, soit à Montréal, le peuple lui donnait mille témoignages d’amitié. Ourehouaré (de même que Garakonthié,) était chrétien, depuis plusieurs années, et c’est de lui qu’on a dit, que son confesseur lui parlant, dans sa dernière maladie, des opprobres et des ignominies de la passion de Jésus-Christ, il entra dans un si grand mouvement d’indignation contre les Juifs, qu’il s’écria : « Que n’étais-je là ! Je les aurais bien empêché de traiter ainsi mon sauveur. »