Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/209

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de la ville. Les soldats furent placés tout autour, et treize cents Sauvages furent arrangés dans l’enceinte en très bel ordre. L’intendant, le gouverneur de Montréal et les principaux officiers entouraient le gouverneur général, qui était placé de manière à pouvoir être vu et entendu de tous, et qui parla le premier.

Il dit, en peu de mots, que l’année précédente, il avait arrêté la paix entre toutes les nations ; mais que comme de toutes celles de l’Ouest et du Nord, il ne s’était trouvé à Montréal, que des Hurons et des Outaouais, il avait fait inviter les autres à lui envoyer des députés ; afin qu’il pût leur ôter solennellement la hache des mains ; déclarer à tous ceux qui le reconnaissaient pour leur père, qu’il voulait être désormais le seul arbitre de leurs différens ; leur recommander l’oubli du passé, et leur promettre à tous une égale justice. « Vous devez, ajouta-t-il, être las de la guerre, dont vous n’avez tiré aucun avantage, et quand une fois, vous aurez gouté les douceurs de la paix, vous me saurez gré de tout ce que j’ai fait pour vous la procurer. »

Les Sauvages applaudirent à ce discours par de grandes acclamations : plusieurs des chefs y répondirent par des harangues. Les prisonniers de guerre furent ensuite remis, de part et d’autre, et le traité de paix fut apporté et signé par trente-deux députés. Après vint le grand calumet. M. de Callières y fuma le premier, ensuite M. de Champigny, puis M. de Vaudreuil, et tous les chefs et les députés, chacun à leur tour. Le canon de la ville annonça, au loin, l’heureuse nouvelle, et le soir, il y eut illumination et feux de joie.