Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/212

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il nous faut de grandes raisons pour rompre un traité que nous avons signé. »

Ce que le gouverneur du Canada faisait pour obtenir la neutralité des cantons iroquois, M. Dudley, gouverneur de la Nouvelle Angleterre, le voulut faire, pour obtenir la même chose des tribus abénaquises ; mais, dit Charlevoix, il s’y prit trop tard ; M. de Vaudreuil forma un parti de ces Sauvages, auxquels il joignit quelques Français, sous la conduite de M. de Beaubassin, lieutenant, et les envoya dans la Nouvelle Angleterre. Ils y firent quelques ravages, et y tuèrent environ trois cents personnes. Le même historien avoue que le principal but du gouverneur était d’engager les Abénaquis, de manière qu’il ne leur fût plus possible de reculer. Il en arriva que les Anglais, désespérant de gagner ces Sauvages, firent à leur tour, des courses dans leur pays, et tuèrent tous ceux d’entr’eux qui leur tombèrent entre les mains. Les chefs demandèrent du secours à M. de Vaudreuil ; et deux cent-cinquante hommes leur furent envoyés, sous le commandement du lieutenant Hertel de Rouville, accompagné de quatre de ses frères. Cet officier surprit, à son tour, les Anglais, leur tua beaucoup de monde, et leur fit cent-cinquante prisonniers.

Afin de contrebalancer l’hostilité des Sauvages de l’Acadie, M. Schuiller, gouverneur d’Orange, fit tout ce qui dépendait de lui pour engager les Cantons à rompre avec les Français, et même pour attirer dans son gouvernement les Iroquois chrétiens domiciliés dans le gouvernement de Montréal ; mais ses efforts ne furent pas couronnés de succès.

Ne pouvant porter la guerre dans le Canada propre-