Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/220

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tenu à Montréal, avec les chefs des Sauvages domiciliés, qu’on ferait, au printemps, une nouvelle incursion sur le territoire anglais. Le parti se composa de quatre cents hommes, tant Français que Sauvages, les premiers, commandés par MM. de Saint-Ours-Deschaillons et de Rouville, et les derniers, par M. de la Perrière. On se mit en marche, le 26 juillet (1708) ; mais bientôt les Hurons se retirèrent, et les Iroquois ne tardèrent pas à suivre leur exemple.

M. de Vaudreuil, à qui les commandans donnèrent avis de cette désertion, leur manda que, quand même les Algonquins et les Abénaquis de Saint-François les abandonneraient aussi, ils ne laissassent pas de continuer leur route, et qu’ils fissent plutôt une incursion sur quelque endroit écarté, que de s’en revenir, sans avoir rien fait. Ils se remirent donc en route, au nombre de deux cents, et après avoir fait environ cent-cinquante lieues, ils arrivèrent près d’un village de la Nouvelle-Angleterre, nommé Haverhill, composé de vingt-cinq à trente maisons bien bâties, et défendu par un fort. Ce fort avait une garnison de trente soldats, ou miliciens, et il y en avait plusieurs dans chaque maison. Ces troupes ne faisaient que d’arriver dans l’endroit, et y avaient été envoyées par le gouverneur, qui, sur l’avis de la marche des Français, avait fait partir de pareils détachemens pour tous les villages de ce canton.

Les Français, ne pouvant plus compter sur la surprise, crurent pouvoir y suppléer par la valeur. Ils reposèrent tranquillement pendant la nuit, et le lendemain, une heure après le lever du soleil, ils se mirent en ordre de bataille. Rouville fit alors un petit dis-