Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/226

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blé un corps de 1,500 hommes, et après quelque hésitation, de la part du gouverneur général, le commandement en fut donné à M. de Ramsay. Cette petite armée se mit en marche, le 28 juillet. L’avant-garde, composée de cinquante Français et de deux cents Abénaquis, était commandée par Montigny, et soutenue par Rouville, avec cent Canadiens. Après eux venaient cent soldats, sous M. de la Chassaigne. Le gouverneur de Montréal suivait, à la tête de cinq cents Canadiens, distribués en cinq compagnies commandées par MM. Saint-Martin, Deschaillons, Desjordis, de Sabrevois et de Lignery. Les Iroquois chrétiens, sous la conduite de Joncaire, faisaient l’arrière-garde. Des Algonquins et des Outaouais étaient sur les aîles. On fit, dans cet ordre, quarante lieues, en trois jours, et il est indubitable, dit Charlevoix, que si l’on fût allé jusqu’aux ennemis, campés à la Rivière au Chicot, près du lac Champlain, on en eût eu bon marché ; mais le peu de concert entre le commandant et les officiers ; le défaut de subordination dans les troupes, et de faux avis donnés à M. de Ramsay, firent échouer une entreprise dont le succès paraissait immanquable. Après qu’on eut mis en déroute un détachement de cent et quelques hommes, qui s’était trop avancé, le bruit s’étant répandu qu’une armée de 5,000 hommes n’était pas éloignée, et s’était bien retranchée, les Sauvages déclarèrent qu’ils n’étaient pas d’avis qu’on allât plus loin. Le conseil de guerre fut assemblé, et il y fut résolu qu’on se retirerait.

Les Anglais, qui ne profitèrent pas de la retraite de M. de Ramsay, pour s’avancer, furent aussi abandon-