Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/229

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

la Nouvelle Angleterre, et proposait un échange de prisonniers, avec menace, en cas de refus, de livrer aux Sauvages alliés de l’Angleterre autant de Français qu’il y avait d’Anglais prisonniers en Canada.

M. de Vaudreuil lui écrivit, en réponse, que les lois de la guerre ne lui permettaient pas de traiter en ennemis des gens qui s’étaient rendus à lui par capitulation ; qu’il consentirait volontiers à un échange de prisonniers ; mais qu’il n’était pas tout-à-fait le maître de ceux qui étaient entre les mains de ses alliés, et que si la menace de livrer des Français ou des Acadiens aux Sauvages de la Nouvelle Angleterre s’exécutait, il serait contraint d’user de représailles. Les sieurs de Rouville et Dupuys furent chargés de porter sa lettre au général anglais. Il nomma, en même temps, le baron de Saint-Castin son lieutenant en Acadie, et lui donna ses instructions, pour maintenir les Français restés en ce pays sous l’obéissance du roi de France.

La garnison que le général Nicolson laissa au Port-Royal, souffrit beaucoup de la maladie, pendant l’hiver, et fut tenue comme bloquée, jusqu’au printemps, par un parti d’Acadiens et de Sauvages. M. de Vaudreuil se disposait à envoyer au baron de Saint-Castin, un renfort de deux cents hommes choisis, sous le marquis d’Alognies, commandant des troupes, lorsqu’il apprit qu’une partie de la flotte anglaise destinée à faire le siège de Québec, était arrivée à Boston, et que le reste n’en était pas éloigné. Après avoir donné ses ordres, pour mettre la ville en état de défense, le gouverneur se rendit à Montréal, pour y rencontrer les députés des tribus du Nord et de l’Ouest et des cantons Iroquois. Il obtint des premières la pro-