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CHAPITRE IV.


Fondation de Port-Royal et de Québec.


Le Port Royal, sur la baie de Fundy, est un des plus sûrs et des plus beaux qu’il y ait au monde. Le seul défaut qu’il offre est la difficulté d’y entrer et d’en sortir, à cause des courans et de la marée. Le pays, dans les environs, est beau et fertile, et il n’est qu’à quelques lieues de l’embouchure de la rivière Saint-Jean. S’il allongeait un peu le trajet pour les vaisseaux venant de France, il les rapprochait aussi des Sauvages du continent acadien. M. de Poutrincourt, en s’associant avec M. de Monts, avait formé le dessein de s’établir en Amérique, avec sa famille : il lui demanda donc ce port, l’obtint, et repassa en France, laissant le sieur de Pontgravé chargé du soin de son établissement. Comme l’absence de M. de Poutrincourt fut longue, les habitans de Port-Royal crurent qu’il les avait abandonnés. Pontgravé fit tout ce qu’il put pour les rassurer ; mais à la fin, il fut contraint de s’embarquer avec eux pour retourner en France, ne laissant que deux hommes dans le fort, pour y garder les effets qu’on ne pouvait pas emporter. Mais il était à peine sorti de la baie, qu’il apprit l’arrivée de M. de Poutrincourt à Camceaux. Il rentra dans le Port Royal, où Pou-