Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/271

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de pelleteries, avec lesquelles ils s’en revinrent à Québec, où la vente qui s’en fit rapporta à chacun des associés un énorme profit. La part du gouverneur se monta, suivant M. Smith, à la somme de 300, 000 francs, et le reste fut partagé entre l’intendant, le comptrôleur et les deux voyageurs.

La cour de France ayant approuvé la conduite du comte de la Galissonnière, par rapport aux pays du Sud-Ouest, elle renouvella à M. de la Jonquière l’ordre de mettre fin au commerce des Anglais dans ces contrées, en arrêtant ceux qu’on y rencontrerait, et en saisissant leurs marchandises. En conséquence, le gouverneur général envoya M. de Contrecœur, gentilhomme canadien, et quelques autres officiers, bien accompagnés, sur les bords de l’Ohio. À peine ces officiers furent-ils arrivés dans le pays, qu’ils arrêtèrent trois traitans anglais, et les envoyèrent prisonniers à Montréal, avec leurs pelleteries. Dans l’interrogatoire qu’ils subirent devant le baron de Longueil et le commissaire Varin, quelques jours après leur arrivée, il parut qu’ils tenaient des gouverneurs de leurs provinces, des permissions écrites pour faire la traite avec les Sauvages, à l’ouest des monts Apalaches, et ils furent renvoyés, quelque temps après. Les détails de l’interrogatoire qu’on leur fit subir furent envoyés en France, et communiqués, par ordre du gouvernement, à l’ambassadeur d’Angleterre. Les deux couronnes avaient nommé des commissaires pour déterminer les limites de leurs possessions respectives, en Amérique ; mais leur commission avait plutôt rapport aux bornes de l’Acadie, qu’à celles des contrées de l’Ouest et du Sud, qui ne pouvaient guère être contestées, puisque le Mi-