Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/295

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

sein avait été de surprendre la garnison ; mais n’y ayant pas réussi, il prit le parti d’investir le fort. En même temps qu’il employait une partie de son monde à amasser des fascines, il posta un corps de Sauvages sur le chemin du fort Edward, afin de couper la communication avec Albany. Le 21, il somma le commandant anglais de se rendre ; mais celui-ci répondit qu’il était résolu de se défendre jusqu’à la dernière extrémité. Désespérant de pouvoir emporter le fort par escalade, M. Rigaud se vit contraint de s’en tenir à la seconde partie de ses instructions : il brula toutes les maisons qu’il y avait aux environs du fort, l’hôpital, les magasins, trente bateaux, et un grand nombre de chaloupes ; après quoi, il reprit la route de Montréal.

Le gouverneur général approuva ce qu’avait fait son frère, et vit, dans l’incendie des bateaux et des magasins des Anglais, un moyen de retarder leurs progrès, s’ils avaient dessein d’attaquer Carillon, ou la Pointe à la Chevelure. Afin de mettre les forts qu’il y avait en ces endroits, dans un meilleur état de défense, M. de Bourlamaque y fut envoyé, avec deux bataillons, pour continuer les ouvrages, et s’assurer de la communication entre les deux lacs. Le capitaine Pouchot, du régiment de Béarn, fut envoyé, en même temps, à Niagara, avec ordre de mettre ce fort dans le meilleur état de défense possible. Cet officier envoya aux tribus du Nord et de l’Ouest l’invitation de faire descendre leurs chefs à Montréal, pour assister au grand conseil qui devait s’y tenir. Elles acquiescèrent toutes, et promptement, à l’invitation, et envoyèrent à Montréal, non seulement leurs chefs, mais encore un grand nombre de leurs guerriers. Dans l’audience que leur donna