Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/294

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struction de nouvelles casernes, avait toujours beaucoup d’argent à sa disposition : il leur changea leurs billets, moyennant un escompte du tiers, ou plus, de leur valeur, et ces billets lui furent ensuite payés en plein par l’intendant.

Ayant reçu de France l’ordre de défendre les frontières de la colonie, et d’agir sur l’offensive, quand il croirait pouvoir le faire avec avantage, M. de Vaudreuil envoya, dans le cours de l’hiver, plusieurs partis de Canadiens et de Sauvages, pour reconnaître le pays, sur les frontières des colonies anglaises. Un de ces partis, qui avait pénétré au-delà du lac Champlain, revint avec la nouvelle que les Anglais étaient occupés à fortifier le fort George, à l’extrémité du lac Saint-Sacrement, et y avaient amassé une grande quantité de munitions et de vivres. Le gouverneur et le général Montcalm furent d’avis qu’il fallait attaquer le fort, avant que les ouvrages fussent achevés, et qu’il y eût été placé une forte garnison.

Comme il n’y avait pas de temps à perdre, on forma, en diligence, un détachement de cent-cinquante soldats, de six cent-cinquante Canadiens et de quatre cents Sauvages. Le commandement en fut confié à M. Rigaud de Vaudreuil, frère du gouverneur, et on lui donna pour second, le chevalier de Longueil, lieutenant de roi, à Québec. Le commandant eut pour instructions d’attaquer le fort par escalade, et s’il était repoussé, de mettre le feu aux bateaux, aux magasins et aux bâtimens qu’il trouverait auprès.

M. Rigaud partit de Montréal, au commencement de mars, et campa, le 17 du même mois, derrière une colline, à une lieue et demie du fort George. Son des-