Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/306

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

et à son approche du portage, Bourlamaque retraita, pour rejoindre Montcalm, qui avait pris possession des hauteurs, où l’ingénieur en chef Pont-le-Roy avait érigé des retranchemens, et fait faire un grand abattis d’arbres. Dans sa retraite, le detachement de Trepezée, qui s’égara, fut rencontré par un plus fort détachement d’Anglais, commandé par lord Howe. Il s’en suivit un combat, où le commandant anglais fut tué, mais où les Français furent défaits, avec perte d’un grand nombre de morts et de blessés, et de cent-cinquante prisonniers. M. de Trepezée y fut blessé mortellement.

Le 8 au matin, toute la garnison fut sous les armes : les régimens de la Reine, de Guienne et de Béarn étaient postés à la droite, sous les ordres de M. de Lévis, qui venait d’arriver sur les lieux ; ceux de la Sarre et de Languedoc, et deux forts piquets, à la gauche, sous M. de Bourlamaque. Le centre, où s’était placé le marquis de Montcalm, se composait des régimens de Roussillon et de Berry, et de plusieurs piquets. Les volontaires attachés à l’armée avaient pris position dans les bois ouverts, entre la rivière et la Chûte. Les troupes de la colonie et les Canadiens étaient postés derrière les retranchemens érigés dans la plaine, et étaient soutenus par un corps de réserve, composé des huit compagnies de grenadiers et de plusieurs piquets. Ces dispositions faites, l’armée attendit avec impatience l’arrivée des Anglais.

Vers midi, on entendit le feu commencer sur les gardes avancées, qui se replièrent, en bon ordre, sur le régiment de la Sarre, et bientôt, les Anglais arrivèrent, en quatre colonnes, formées de 14,000 hommes, trois