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flotte anglaise. Afin que cette approche fût connue aussitôt que possible, il fut établi trois postes à signaux, le premier, sur l’île du Portage, sous la direction de M. de Lery ; le second, à Kamouraska, sous celle de M. de Montesson, et le troisième, sur l’île d’Orléans, sous celle de M. de Lanaudière.

Dans un grand conseil de guerre, tenu à Montréal, pour aviser aux moyens de défendre efficacement la colonie, il fut arrêté qu’un corps de troupes, sous le marquis de Montcalm et deux officiers généraux, MM. de Levis et de Sennezergues, serait posté à Québec ; que M. de Bourlamaque se rendrait à Carillon, avec ordre de détruire les fortifications, et de descendre le lac, dans le cas de l’approche des Anglais, pour s’établir à l’Île aux Noix, et y faire face à l’ennemi, afin de l’empêcher de pénétrer dans le pays ; que les petits forts de la Présentation et de la Pointe au Baril seraient abandonnés, comme incapables de défense ; mais qu’un détachement de huit cents hommes, sous M. de la Corne, se rendrait incessamment à la tête des rapides, pour y élever de forts retranchemens.

Ces résolutions furent aussitôt mises à exécution. À son arrivée à Québec, le général Montcalm ordonna que les troupes et les milices fussent employées à élever des retranchemens à Beauport. Il ne négligea rien de ce qui pouvait mettre la capitale dans le meilleur état de défense possible : il assura la communication de la ville basse à la haute, par une forte palissade, et y fit élever une plate-forme, sur laquelle furent placés des canons, pour enfiler la rue. Une batterie érigée derrière l’Évêché fut étendue de chaque côté, et jointe par une forte palissade, qui se prolongeait sur le pen-