Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/357

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Saint-Pierre, pour y faire faire les ouvrages qu’il croirait propres à arrêter la flotte anglaise qui devait remonter le fleuve.

Le 15 juin, trois cents Anglais surprirent le poste de Sainte-Thérèse, entre Saint-Jean et Chambly ; enlevèrent les effets militaires qu’il y avait, brulèrent quelques maisons, et emmenèrent prisonniers une vingtaine d’habitans. Dans le cours du même mois, le colonel Fraser fut envoyé de Québec, avec environ neuf cents hommes, pour réduire le fort de Jacques-Cartier. Le marquis d’Albergotti, qui y commandait alors, répondit à la sommation qui lui fut faite de se rendre, qu’il défendrait son fort jusqu’à la dernière extrémité. Sur quoi, le colonel Fraser fit avancer deux pièces de campagne et deux obusiers, pour battre la place, forma ses troupes en trois divisions, et leur ordonna de marcher pour donner l’assaut. Le commandant français, qui s’en apperçut, battit la chamade, et se rendit à discrétion. La garnison ne consistait plus qu’en cinquante hommes de troupes réglées et cent-cinquante miliciens. Les troupes laissées précédemment, à la Pointe aux Trembles, en avaient été retirées.

Le général Murray s’embarqua, au commencement de juillet, avec la plus grande partie des troupes qu’il commandait, sur une escadre accompagnée de batteries flottantes, afin de se trouver près de Montréal, en même temps que l’armée du lac Champlain, sous le colonel Haviland, et celle du général Amherst, qui devait descendre le Saint-Laurent. Dès qu’on eut eu avis, à Montréal, du départ de la flotte anglaise de Québec, on envoya à M. Dumas l’ordre de la suivre, sur la rive du nord, avec toutes les troupes qu’il avait sous son