Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/366

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Peu de jours après son entrée à Montréal, le général Amherst fit partir le major Rogers, pour aller prendre possession des postes que les Français avaient sur les lacs, et au delà, et particulièrement, du Détroit et de Michillimakinac.

Assez tard, dans l’automne, l’Aigle, vaisseau français de 50 canons, ayant pris la voie du détroit de Bellisle, pour entrer dans le Saint-Laurent, donna sur un écueil, et se brisa. Le Léopard, autre vaisseau de guerre français, de 60 canons, entra dans le Saint-Laurent, et vint jusque devant Québec, où il fut pris et brulé, de peur qu’une fièvre putride, qui régnait à son bord, ne se communiquât aux habitans. Dès le printemps, la cour de France avait tenté de faire parvenir un secours de vivres et de munitions dans la colonie. Mais la flotille française, qui consistait en une frégate, et une vingtaine de navires de charge, étant entrée dans le Saint-Laurent, après que l’escadre anglaise fut arrivée au port de Québec, elle avait été forcée de rebrousser chemin. Elle alla relâcher dans la baie des Chaleurs, où elle fut attaquée et détruite par le capitaine Byron, venu de Louisbourg, avec une escadre.

Quand même ce secours aurait réussi à remonter le Saint-Laurent, il n’aurait probablement pas retardé de beaucoup la reddition du Canada ; et peut-être le retard n’était-il pas à désirer : la possession de ce pays était devenue pour la France un fardeau qui s’appesantissait, de jour en jour, la misère et le malaise y croisaient dans la même proportion, et cela principalement en conséquence du gaspillage des deniers publics. « Les dépenses annuelles du gouvernement pour le Ca-