Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/45

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tain, c’est qu’ils s’assemblèrent, au nombre de huit cents, près des Trois-Rivières, pour délibérer sur les moyens de faire main-basse, en même temps, sur tous les Français. Un frère récollet, nommé Duplessis, qui avait été chargé de l’instruction des Français et des Sauvages établis depuis peu en cet endroit, fut instruit de leur dessein par l’un d’entr’eux : il en gagna plusieurs autres, et peu à peu, il les réduisit tous à faire des avances pour une réconciliation parfaite, qu’il se chargea de négocier avec le commandant. M. de Champlain, de retour en Canada, voulut avoir les meurtriers des deux Français : les Sauvages ne lui en envoyèrent qu’un, mais avec une quantité de pelleteries pour couvrir les morts, c’est-à-dire, dédommager les parens, comme il se pratique parmi eux. Il fallut se contenter de cette satisfaction, moyennant aussi deux chefs, qu’on se fit donner comme otages.

M. de Champlain ne faisait plus qu’aller et venir de France à Québec, et de Québec en France, pour en tirer des secours, qu’on ne lui fournissait jamais tels qu’il les demandait. Le prince de Condé se contentait de prêter son nom ; la compagnie ne faisait qu’à regret des avances pour l’établissement d’une colonie qui l’intéressait beaucoup moins que son commerce, et il fallait à Champlain beaucoup de courage et de zèle du bien public, pour ne pas renoncer à une entreprise qui ne lui procurait aucun avantage réel, et dans laquelle il avait continuellement à essuyer les caprices des uns et les contradictions des autres.

En 1620, le prince de Condé céda sa vice-royauté au maréchal de Montmorency, son beau-frère. Le