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siter tous les postes de son gouvernement. Après cette visite, il écrivit en France, pour demander les troupes et les munitions qui lui paraissaient nécessaires.

Cependant, la négociation pour la paix prenait une heureuse tournure dans la plupart des cantons iroquois, principalement par les soins et l’entremise d’un chef onnontagué, nommé Garakonthié. Ce chef arriva à Montréal vers la mi-septembre. Le gouverneur général l’entretint plusieurs fois en particulier : il agréa toutes les propositions qui lui furent faites, et promit d’être de retour, avec les prisonniers français, avant la fin du printemps. En effet, le traité de paix fut ratifié par ceux des cantons (au nombre de trois) qui avaient négocié, et tous les captifs français furent remis au P. Lemoyne, qui les conduisit à Montréal.

Vers le même temps, M. Pierre Boucher, qui commandait aux Trois-Rivières, fut député en France, avec des mémoires, où l’on suppliait le roi (Louis XIV) de prendre sous sa protection une colonie abandonnée et réduite aux derniers abois. M. Boucher fut bien reçu du monarque, qui nomma M. de Monts commissaire en Canada, et commanda qu’on y envoyât incessamment quatre cents hommes de troupes pour renforcer les garnisons des postes les plus éloignés. M. de Monts s’embarqua à la Rochelle, dès le printemps. Son arrivée à Québec y causa la plus grande joie, tant par les secours présents qu’il amenait, que par l’espérance qu’il y donna que, l’année suivante, il en arriverait de nouveaux et de plus considérables.

Cette joie fut bientôt troublée par la dissention qui éclata entre le gouverneur et l’évêque ; ou plutôt peut-être, entre les commerçans et les ecclésiastiques. Les