Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/90

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


    les historiens de la Nouvelle-Angleterre et de la Nouvelle-York, provinces limitrophes de la Nouvelle-France, ne font aucune mention de phénomènes semblables ; et nous avouons que le passage suivant de l’histoire du P. Charlevoix ne serait pas propre à détromper ces écrivains, s’ils étaient dans l’erreur : « La mère Marie de l’Incarnation, après avoir reçu du ciel plusieurs avis de ce qui devait arriver, et dont elle avait fait part au P. Lallemant, son directeur, (le même qui avait intercédé pour la marchande d’eau-de-vie,) étant sur les cinq heures et demie du soir, en oraison, crut voir le Seigneur irrité contre le Canada, et se sentit, en même temps portée par une force supérieure à lui demander justice des crimes qui s’y commettaient. Un moment après, elle se sentit comme assurée que la vengeance divine allait commencer à éclater, et que le mépris que l’on faisait des ordonnances de l’église était surtout ce qui allumait la colère divine. Elle aperçut, presque aussitôt, quatre démons aux quatre extrémités de la ville de Québec, qui agitaient la terre avec une extrême violence, et une personne d’un port majestueux, qui de temps en temps, lâchait la bride à leur fureur, puis la retirait. Dans le même instant, le ciel étant fort serein, on entendit, dans toute la ville, un bruit semblable à celui que fait un très grand feu. »