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versifier avec une facilité remarquable. On trouve de courtes notices de cet auteur dans le Journal de l’Instruction publique de Paris et dans le Dictionnaire bibliographique et critique d’Alibone, de Philadelphie, et sa famille conserve un bon portrait de lui.

Bibaud (Jean Gaspard), médecin, membre de la Société d’histoire naturelle et docteur ad eumdum des facultés Laval et Victoria, né à Montréal le 23 mai 1820. Instruit au collège urbain, il fut des derniers qui eurent l’avantage de suivre les cours des savants professeurs Sery et Larkin. Entre ses condisciples, il distingua en particulier C. de Boucherville, depuis premier ministre de la province, et Paul Denis, depuis principal à Montréal, puis à St-Charles de Baltimore, à qui il soumettait ses poésies de jeune homme. Adonné ensuite à l’étude de la médecine sous le docteur Curtius Trestler, son oncle, et sous le plus habile anatomiste de l’époque, le Dr  Stephenson, dont il fut le clerc favori, il fut l’un des quatre élèves qui figurèrent en robes écarlates à l’inauguration du collège McGill, vers 1840. Le Dr  Dick, démonstrateur d’anatomie, étant mort, il le remplaça momentanément avant que de faire partie de l’École canadienne nouvellement fondée, et dont il allait être deux fois président. Il fut l’un des premiers directeurs (governors) du Collège des médecins et chirurgiens et depuis, en 1861, président de l’Institut polytechnique, aussi en 1871 premier président de la Société médicale. En juillet 1873, l’abbé Provencher le signala comme adonné aux sciences naturelles dans la feuille périodique de Québec qui y est consacrée. En anatomie il a découvert une fossette derrière le ligament que Ginchuna a fait connaître, et sa découverte, nous dit le Dr  O. H. Richer, est même connue en Europe sous le nom de fossa Bibaldi. Aussi après sa mort arrivée le 18 octobre 1881, lisait-on dans l’Union nationale de Manchester, New-Hampshire : « La mort du fameux anatomiste le Dr  Bibaud a produit un profond regret chez tous les Canadiens qui ont connu le célèbre professeur. C’est une perte considérable pour la science, car le docteur passait à juste titre pour un des plus savants médecins de ce continent. » Quatre facultés de médecine suivaient le corbillard, les élèves portaient sur leurs poitrines un ruban portant l’effigie du défunt et fournirent une garde d’honneur. Le Dr Bibaud publiait en 1878 un