Page:Bibaud - Le Panthéon canadien, 1891.djvu/53

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Lucain, et naquit à Bayeux en 1593. Il entra dans la compagnie en 1617, et reprit en 1625 l’œuvre des Franciscains réformés, qui avaient tenté d’attirer les Hurons à la foi. Après bien des travaux inutiles en apparence, la conversion d’Atironta, prélude de celle d’Ahasistari, promit de meilleurs fruits. Il reprit en 1640 les voyages d’exploration de Champlain et compléta la reconnaissance de la grande vallée du St-Laurent. Cet apôtre des Hurons tomba entre les mains des Iroquois, acharnés à la ruine de cette nation, et souffrit un martyre dont les circonstances furent bien cruelles (1649). Sa famille fit faire un magnifique reliquaire, qu’elle envoya au collège de Québec, et qui a été conservé à l’Hôtel-Dieu. La tête du martyr se trouve sur un piédestal en ébène richement orné, qui supporte un buste en argent de grandeur naturelle. Champlain fit imprimer son Catéchisme huron à la suite de ses Voyages de la Nouvelle France Occidentale, dite Canada, 1632.

Bressani (le P. François Joseph), de la Compagnie de Jésus, né à Rome, passa en Canada en 1642, fut employé par le P. Vimont à Québec, puis aux Trois-Rivières, et fut un des missionnaires des Hurons en 1644. Il fut horriblement mutilé par les Iroquois et recueilli par Wilhelm Kieft, directeur général de la Nouvelle-Belgique, qui lui donna les moyens de repasser en Europe, et des recommandations pour tous les gouverneurs et commandants. Il reparut une seconde fois en Canada, fut témoin de la ruine des Hurons, et repassa finalement en Europe. Il mourut à Florence en 1672, laissant une relation dédiée au fameux cardinal de Lugo et qui fut publiée avec l’approbation de Goswin Nickel, général de la compagnie. Elle a été traduite de l’italien en français en 1852, par le R. P. F. Martin, de la même compagnie.

Briand (Jean Olivier), huitième évêque de Québec, né à Plérin au diocèse de St-Brieuc en Bretagne, suivit M. de Pontbriand, son compatriote, en qualité de secrétaire. Il fut aussi professeur au séminaire, puis théologal et doyen du chapitre. M. de Pontbriand ayant suivi les gouvernants et l’armée à Montréal, après la prise de Québec, nomma Olivier Briand vicaire général pour cette ville. La religieuse dont nous avons une relation du siège de Québec, dit : « Le choix qu’on fait de lui dans un temps aussi critique en