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rédaction du journal à M. J. Tassé, son assistant. L’ancien propriétaire de la Minerve a refusé plus d’une fois la position de sénateur et vient d’être nommé maître de poste à Montréal.

Damours, famille canadienne que le P. Crespel appelle illustre, et qui se divisa en plusieurs branches : — Damours de Plaine, de La Morandière, de Freneuse, Deschauffours, de Clignancourt. — Mathieu Damours, sieur Deschauffours, conseiller, est désigné premier garde-scel du Conseil souverain. Un Damours de Freneuse fut aussi conseiller. — Dans l’histoire d’Acadie, on connaît une dame de Freneuse qui y fit beaucoup de bruit et qui en fut expulsée. — Damours de Freneuse, commandant du navire La Renommée, avec lequel il périt dans un naufrage, était un habile navigateur, selon le P. Crespel, qui loue sa fermeté. — Un Damours de Plaine se signala dans les guerres de la Louisiane. — Abel Robert Damours, sieur de La Morandière, visita le gouvernement de Montréal pour faire construire des forts en pierre dans les côtes, dressa une carte ou plan pour le projet d’un canal à Lachine et construisit le fort St-Jean en 1749. Ces services lui méritèrent, en 1753, un brevet royal d’ingénieur, avec mandat à l’intendant Bigot de lui faire tenir ses appointements. Il avait obtenu, la même année, la commission de capitaine d’infanterie. Il fit les dernières campagnes et demeura dans son pays après la conquête. Ralph Burton, gouverneur de Montréal, le nomma capitaine de la deuxième compagnie d’un corps de 300 hommes envoyé contre Pontiac qui assiégeait le Détroit. Un membre de cette famille est mort il y a peu d’années, et il en reste un autre. Ludger Duvernay, fondateur de la Minerve et de la société nationale de St-Jean-Baptiste, et auquel on a élevé un monument, était allié aux La Morandière.

Daulé (Jean Denis), ordonné prêtre à Paris en 1790, passa en Canada en 1796 et fut employé comme vicaire à la cure de Québec avant que d’être nommé curé de St-Jean des Écureuils. Rappelé à Québec en 1806 pour devenir directeur des Ursulines, il occupa ce poste durant 26 ans, et est mort aveugle à Lorette en 1852, à 86 ans et trois mois. Il publia à grands frais un nouveau Recueil de cantiques dont les airs sont notés et gravés sur cuivre. Il était musicien et poète.