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Page:Bibaud - Le Panthéon canadien, 1891.djvu/81

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inespérée du Conseil, puisque c’était le prince lui-même qui reconnaissait son droit et qu’il n’était plus permis dès lors de le mettre en question, le priva d’une prérogative si belle mais dont il semblait ignorer le prix. Il ne tint pas à M. Debartzch qu’il en fût autrement, et il prononça à cette occasion un discours qui fait honneur à sa sagacité. Il est imprimé au long dans le sixième volume de Christie. Il combattit l’Union en 1823.

Delorme ou de l’Orme (Pierre Joseph Thierry Hazeur de), grand vicaire et chanoine, grand pénitencier du diocèse de Québec, né en cette ville, ordonné en 1700, fut curé de Champlain de 1707 à 1722, et supérieur des Ursulines des Trois-Rivières. Le 24 février 1740, Mgr de L’Auberivière lui adressa de Paris une procuration l’autorisant à prendre possession du siège épiscopal de Québec en son nom, ce que ce dignitaire fit le 20 juin. Il mourut vers 1742.

Demers (Jérôme), décédé grand vicaire de l’archidiocèse de Québec en 1854, à 79 ans, était né à St-Nicolas, le 1er août 1774. Ordonné prêtre le 24 août 1798, après avoir étudié l’arpentage dans le monde, il s’agrégea, le 11 août 1799, au séminaire des Missions étrangères à Québec, et fut élu supérieur en 1808 après M. Robert. Dévoué durant 58 ans à l’instruction de la jeunesse, il fut tour à tour professeur de philosophie et de théologie. Ses talents supérieurs, joints à une constitution robuste qui lui permettait un travail prolongé, le mirent en état d’approfondir, outre les sciences naturelles, les mathématiques, la philosophie et la théologie. Il n’a pas peu contribué à répandre en Canada le goût de la belle architecture, et le grand nombre d’églises au plan et à la décoration desquelles il a contribué par ses conseils, attestent, par leur élégance et leur régularité, combien son goût était sûr et éclairé. La sculpture et la peinture lui doivent aussi des encouragements bienveillants. Le collège de Québec lui doit beaucoup, car les livres étaient rares de son temps, et il compila et fit copier des traités de physique, d’architecture, et a publié un livre d’institutions philosophiques plus rempli d’érudition et plus instructif que la plupart des livres de cette nature envoyés d’Europe en ce pays. Les principes et les thèses seulement sont en latin ; les développements et les notes historiques sont en français. Il a eu en 1841 une polémique animée avec son confrère le