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Honneur de la chevalerie,
Cherchant la gloire et le danger,
Il court partout où la patrie
Succombe aux coups de l’étranger :
Les forêts, l’élément liquide,
Le pôle, la zone torride
Ne le sauraient décourager.

Du chevalier suivons les traces
Dans les tristes climats du nord ;
Région de neige et de glaces,
Lugubre image de la mort :
Tantôt marinier intrépide,
Tantôt fantassin homicide,
Tout succombe sous son effort.

Souvent, dans son abord rapide,
Chez les ennemis de son roi,
Son nom, comme celui d’Alcide,
Porte la terreur et l’effroi :
Et dans leurs paniques alarmes,
Se troublant, jetant bas les armes,
Ils se remettent sous la loi.

Si l’ordre du roi ne l’appelle
Dans les camps, parmi les soldats,
Soudain, entraîné par son zèle,
Il vole au milieu des combats ;
Il entend alors la patrie,
Qui d’une voix forte lui crie :
« Guerrier, ne te repose pas. »