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le secret de la marquise

— Tu as raison.

La soutenant de son bras vigoureux, tous deux s’acheminèrent aussi vite, que les forces de la jeune fille le permettaient, vers la maisonnette.

La pluie tombait, on entendait encore gronder au loin le tonnerre, les éclairs par instants enrougissaient le ciel ; mais ils étaient si heureux, ces jeunes gens marchant ainsi appuyés l’un sur l’autre, qu’ils oublièrent bien vite qu’il ne faisait pas beau, car tout était rayon de soleil au fond de leurs cœurs, et ils furent surpris d’avoir atteint en si peu de temps le lieu de leur destination.

Lorsqu’ils entrèrent chez Marie, celle-ci ne dormait plus, l’orage l’avait éveillé. En voyant entrer chez elle le marquis et Louise ruisselants de pluie, elle s’écria :

— Mais, d’où venez-vous, mes pauvres enfants ? vous avez reçu toute la tempête sur vous ?

— Oui, Marie, répondit Hector en riant ; nous venons vous demander asile, et des vêtements secs. Pour Louise, c’est assez facile ; mais, moi, comment allez-vous m’affubler ? vous n’avez pas d’homme ici, vous êtes seule avec la bonne. »

« C’est vrai, cependant, monsieur le marquis, je puis vous procurer un habillement. J’ai ici les effets de mon mari que j’ai toujours conservés, Léa va vous les apporter. »

Hector suivit la servante dans un appartement voisin, puis celle-ci revint avec des vêtements pour Louise. En quelques minutes la transformation fut faite. M. de Montreuil revint flottant dans des habits deux fois trop grands pour lui ; En l’apercevant, Louise partit d’un éclat de rire