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le secret de la marquise

la terre a tremblé sous un terrible coup de foudre qui vient s’abattre à peu de distance.

Louise affolée s’est évanouie, Hector tremblant la soutient dans ses bras, le ciel s’est ouvert et une pluie diluvienne inonde la campagne. On dirait que tous les éléments se sont compris pour présager à ces deux jeunes gens que leur amour doit être suivi de tempêtes. En un instant tous deux sont trempés jusqu’aux os. Le marquis dévoré d’inquiétude, ne sait plus que faire. Combien de temps va durer cet évanouissement ? Louise a-t-elle été atteinte de la foudre ? Dieu veut-il la lui enlever au moment où il lui a tout avoué ? Sa mère avait-elle pressenti ce malheur ! Le jeune homme se fait toutes ces questions en s’efforçant de ramener à elle la jeune fille, mais tous ses efforts eussent été inutiles si la pluie qui tombait par torrent ne fut venue à son aide en inondant la tête, les tempes de Louise d’une eau que le changement de température avait rendue très froide, elle ramena bientôt la jeune fille à la vie et Louise rouvrit les yeux.

— Où suis-je, dit-elle.

— Près de moi, mon amie chérie, lui répondit Hector joyeux, ne crains rien, le danger est passé ; mais il faut au plus tôt atteindre une habitation, car tu vas prendre froid. Te sens-tu assez forte pour marcher ?

— Oui, dit Louise, que le souvenir de son bonheur avait déjà toute remise. Je puis courir même, si tu le veux, car nous sommes trempés comme des dieux marins. Retournons chez Marie, ce n’est pas loin d’ici ; là nous pourrons changer de vêtements et attendre que l’orage soit passé. »