nifier la terre, pour tanner plus de cuirs, et avoir plus d’artisans qui mettront en œuvre des produits plus abondants : semer pour avoir plus de toiles et pendant nos longs hivers, occuper utilement nos industrieuses et jolies concitoyennes, les entendre gaiement chanter et nous aider à affranchir le pays de taxes arbitraires ; tout cela se fera bien vite si ceux qui sont ici présents le veulent.
Hourra, hourra, vive Papineau, vive la nation canadienne.
Pierre se fit jour à travers les rangs pour arriver à l’orateur, celui-ci lui tendit la main.
— Quel beau discours, monsieur, s’écria le jeune homme, comme vous savez nous enthousiasmer ; je regrette d’être arrivé un peu tard.
— Ah, mon jeune ami, je suis heureux de vous voir. Ce n’est sans doute pas simplement la politique qui vous amène ici aujourd’hui ?
Pierre sourit :
— En grande partie du moins, répondit-il.
— Que fait-on à Saint-Eustache ?
— On partage vos opinions, monsieur, elles font loi, tous sont prêts à vous aider, à vous seconder.
— Alors tout va bien.
Un roulement de tambour couvrit leurs voix.
— Hourra pour Papineau.