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Page:Bibaud - Lionel Duvernoy, 1912.djvu/39

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des arts, des monuments, des curiosités, rassemblés en si grand nombre en France, en Italie. Combien de choses intéressantes, passées inaperçues, ne m’a-t-elle montrées, me laissant étonné de mon manque d’attention sur ce qui aurait dû frapper mon imagination. En me communiquant ainsi ses impressions, elle m’a fait connaître jusqu’à quel point elle possédait cette sensibilité, cette grandeur d’âme que l’homme doit le plus apprécier chez celle dont il veut faire la compagne de sa vie.

Edgard, plus je lis Mademoiselle Laure, plus je me sens le désir de la connaître personnellement. Qui est-elle ? pourquoi ce mystère ? Voilà les questions que je m’adresse vingt fois le jour.

Malgré toutes les démarches que j’ai faites, je n’ai pu rien découvrir. Comme elle me l’a dit, c’est inutile ; je ne saurai rien sans son consentement. Mais ce consentement, quand me le donnera-t-elle ? Edgard, je ne me comprends plus ; je suis inquiet ; si une lettre de Laure retarde, je sens un malaise incapable à définir.

Qu’est-ce que j’éprouve ? Je ne pourrais le dire. Vais-je m’éprendre d’une femme que je ne connais pas ?

Avez-vous jamais entendu parler d’une chose semblable ? est-ce que l’on peut aimer sans connaître l’objet aimé ? Rassurez-moi, Edgard, dites-moi que je n’ai jamais aimé, l’a-