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Page:Bibaud - Lionel Duvernoy, 1912.djvu/75

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Un cri échappa des lèvres du marquis. Était-il possible, n’était-ce point un songe, devait-il s’éveiller pour éprouver toutes les tortures de la réalité ? Noémie, la femme du baron de Maldigny ! mais le baron de Maldigny c’était lui ! Noémie était sa femme ; fou de joie il saisit la jeune fille dans ses bras et la pressant avec délire sur son cœur il s’écria :

— Ah ! répétez-moi ce que vous venez de dire. Est-il bien vrai, ai-je toute ma raison, ne suis-je pas le jouet d’un rêve.

— Laissez-moi, laissez-moi, dit-elle cherchant à se dégager de son étreinte. Vous ne m’avez donc pas comprise. Je suis la femme du baron de Maldigny.

— Noémie, je suis cet époux perfide qui vous abandonnait lâchement il y a sept ans. Le nom que je porte n’a pas toujours été mien. Hélas ! insensé, je n’avais pas compris alors quel trésor l’on m’avait confié, et je m’éloignai sans songer qu’un jour pour être aimé de vous je sacrifierais volontiers tout au monde.

Et s’agenouillant devant elle.

— Noémie, murmura-t-il, pourrez-vous jamais me pardonner.

Tout ceci était si inattendu que la jeune femme sentit ses forces l’abandonner sous le poids du bonheur, car le délire de la joie est aussi grand que celui du désespoir, elle se