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serait affaisée sur le sol si le marquis ne l’eut soutenue.

— Ah ! Georges, murmura-t-elle en laissant tomber sa tête sur le sein de son époux, pourquoi m’aviez-vous abandonnée ? Je serais morte de chagrin s’il m’avait fallu me séparer de vous, si vous n’aviez pas été le baron de Maldigny.

— Chère enfant, répondit-il, je n’ai rien pour justifier ma faute, mais les angoisses que j’ai éprouvées depuis que je vous connais m’ont fait expier mes torts envers vous. Maintenant vous connaissez mes erreurs, pourrez-vous encore m’aimer ?

Pour toute réponse le jeune homme sentit deux bras caressants entourer son cou, les lèvres de la jeune femme cherchèrent les siennes. Dans un long baiser d’amour tous deux oublièrent le passé.

Le lendemain on lisait dans les journaux de Paris : « Le marquis et la marquise de Ferrares viennent de quitter la capitale pour un voyage à Naples. »

Grand émoi dans le cercle du faubourg St-Germain.

— Quelle est cette marquise de Ferrares, se demandaient toutes les femmes avec jalousie. Le marquis s’est donc marié à la sourdine ? Cela paraît mal, très mal, un coup de tête sans doute ?