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Le grand cœur de l’ouvrier canadien



On s’emmitoufle, on marche vite, il fait froid. Chacun se presse anxieux d’atteindre le logis ; les patins des traîneaux crient sur la grande route du Mile-End, où le vent gémit avec des sifflements aigus amoncelant la neige au pied des grands arbres couverts de givre, dont la tempête secoue les bras désolés. Les flocons tourbillonnent dans l’air, tels qu’une poussière du désert, aveuglant les passants. C’est une vraie nuit de Noël, à vingt-cinq degrés au-dessous de zéro.

Au détour du chemin un peloton de chétives maisonnettes montrent leurs toits délabrés. Pénétrons dans la première ; quatre personnes : sont réunies dans la pièce d’entrée, deux femmes, deux enfants.