Page:Bibaud jeune - L'Honorable L.A. Dessaules et le système judiciaire des États-pontificaux, 1862.djvu/12

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tre Ferdinand II, et les embarras que le cabinet de Saint-James s’est efforcé depuis de susciter à celui de Naples. On comprendra facilement l’animosité des partisans de Mazzini, et l’un croira plutôt que l’Angleterre ait regretté ses rêves sur la riante Sicile que d’imaginer qu’elle se soit émue tout-à-coup pour des insurgés et des conspirateurs d’un sentiment d’humanité, nous dirions même de tendresse, si en dehors de ses habitudes. »

« Les condamnations prononcées à la suite du procès de l’Unita serviront de premier prétexte aux difficultés soulevées par la diplomatie anglaise. Les condamnés auraient eu, sans doute, quelque droit à se réclamer de lord Minto ; mais ce fut un membre du parlement, M. Gladstone, qui se chargea de plaider leur cause sans avoir rien vu par lui-même, et sans craindre de tremper sa plume au venin des plus odieuses calomnies, il adressa deux lettres à lord Aberdeen, dans lesquelles il entassait, contre le roi de Naples et contre la justice napolitaine, tout ce qu’un esprit malade peut se sentir capable d’enfanter. Lord Aberdeen n’accepta point la responsabilité de ces pamphlets, et M. Gladstone rétracta[1] ce qu’il avait avancé ; mais ses deux lettres avaient reçu déjà une publicité immense. Tous les journaux les avaient reproduites. Ce fut l’origine d’un grand nombre d’assertions erronées, jusqu’à l’absurde, qui se répandirent dans l’opinion. »

Le baron Juchereau d’Harvey.


« Dans sa correspondance avec M. Gladstone, le noble marquis (lord Normanby) l’a contraint de reculer de point en point ; il l’a contraint de faire, malgré lui, une rétraction, fort peu gracieuse après tout, de ses erreurs. Selon moi, il répugnerait naturellement à une âme généreuse de triompher, même sous l’empire de la

  1. À ce contraint par lord Normanby