Page:Bibaud jeune - L'Honorable L.A. Dessaules et le système judiciaire des États-pontificaux, 1862.djvu/58

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 58 —

d’un franc-maçon[1]. Le vrai roi, c’est Ferdinand des Deux-Siciles, qui, chef de six millions d’Italiens, défie avec succès l’ingérence du Breton brutal et du Gaulois perfide. Qu’il ait été Bomba, et son chevaleresque fils, Bombino, je le veux bien, pourvu qu’on m’accorde que l’Inde anglaise est remplie de Bombas, qu’il y a en Irlande une foule de Bombas, qu’un Bomba pèse sur les Îles Ioniennes, et qu’il y a eu des Bombas jusque en Canada : il y en a qui en conviendront, puisqu’ils ont appelé Colborne brûlot et satan !

Avant de terminer cette lettre, je vous dirai que je ne m’accorde point avec l’écrivain de la Minerve sur le comte de Maistre, qu’il vous a cité comme une autorité irrécusable. Cet homme a été un prophète politique paradoxal, absolu, étrange, génie sauvage et rétrograde, auquel force aurait été de concéder au moins la sincérité, mais qui n’en fesait pas un moindre tort à la religion en ne prouvant rien pour elle, de cela seul qu’il prouvait invariablement trop. Et cette sincérité apparente est aujourd’hui elle même tout-à-fait compromise par la publication de sa correspondance quand il était ministre de Sardaigne à Saint-Petersbourg.

Je suis, Monsieur,
Votre très humble serviteur.
Bibaud
  1. Si actuellement la hideuse révolution s’extravase* par le monde, à qui s’en prendre, sinon à celui qui a donné l’impulsion à toutes les passions mauvaises qui minent surtout l’assiette de la vieille Europe ?

    * Ce mot ne convient pas à M. Dessaules. Le prince de Talleyrand s’en sert pourtant au congrès de Vienne, en s’adressant aux souverains alliés !