Page:Bibaud jeune - L'Honorable L.A. Dessaules et le système judiciaire des États-pontificaux, 1862.djvu/78

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celui de la Grande-Bretagne. Vous n’avez pas dit un mot de l’affaire de Vicence, qui prouve que les soldats autrichiens ne sont pas, après tout, si impopulaires que vos semblables voudraient bien le faire accroire. Croyez moi, revenez de bonne foi sur l’amas énorme de suppressio veri au moyen duquel vous avez tenu vos lecteurs étrangers aux affaires du monde.

De votre côté, vous ne me ferez point sophistiquer aussi facilement que je vous le fais faire. Vous ne ferez ressortir de mes écrits aucun syllogisme où j’aie dit que Pie IX était irréprochable. Je le crois actuellement aussi irréprochable qu’homme peut l’être ; mais il ne l’a pas toujours été pour moi, qui n’ai jamais pactisé avec la démocratie, puisqu’il ne fut pas plus tôt exalté qu’il imprima une forte impulsion à cette démocratie par son suffrage, aussi imprudemment donné, pour le moins, qu’il était imputable à bonne intention. Et c’est parce que le Pontife croyait alors pouvoir être avec les démocrates qu’il avait à son service un Rossi, dont vous nous accusez de ne rien dire, mais dont je dirai qu’il n’est nullement une autorité pour moi, parce que jamais un démocrate ne pourra l’être. Vous pourrez connaître le fort et le faible de Rossi dans un ouvrage en deux volumes intitulé Les Français à Rome. Vous y verrez de lui, du reste, un rapport très favorable touchant les finances romaines !

Je suis, Monsieur,
Votre très-humble serviteur,
BIBAUD.