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les volumes de la collection, La seule partie neuve est l’analyse de Méliador, le roman longtemps perdu, et retrouvé heureusement par M. Longnon ; mais ce roman n’ajoutera rien à la réputation de Froissart ; et s’il n’eût produit que cela, nul doute qu’il n’eût jamais trouvé place dans la collection Hachette.

Au reste, Mme Darmesteter est suffisamment bien informée de ce qui a été écrit avant elle sur le sujet ; et elle en a tiré la matière d’un volume qu’on lit avec plaisir, malgré le mélange un peu bizarre d’expressions anciennes et de modernismes ; il est vrai que ce sera un attrait nouveau pour beaucoup de lecteurs.

Notons encore que dans un ouvrage de ce genre, on s’attendait à trouver une appréciation, qui fait presque défaut, des mérites littéraires de Froissart.


E.-G. Ledos.


Jeanne d’Arc considérée au point de vue franco-champenois, par l’abbé Étienne Georges. Troyes, Léopold Lacroix ; Paris, Émile Lechevalier, 1894. In-8o, V-538 pages.


Dans l’étude qui porte ce titre, M. l’abbé Georges s’est proposé de grouper et de présenter les arguments et les considérations qui peuvent rattacher la libératrice de la France au pays champenois, avec l’histoire duquel de nombreux travaux l’ont depuis longtemps rendu familier.

L’ouvrage est divisé en quatorze chapitres, dont les deux premiers (État de la Champagne au temps de la famille de Jeanne d’Arc, p. 1-48, et La Champagne considérée comme la patrie provinciale des ancêtres de Jeanne d’Arc, p. 49-72) sont consacrés à des considérations générales sur l’histoire de Champagne, et dont le dernier (Récapitulation des principaux arguments relatifs à la patrie provinciale de Jeanne d’Arc, p. 502-535) contient plus spécialement l’exposé actuel de la question, toujours passionnément discutée, de la nationalité exacte assignée au lieu natal de la Pucelle. Le rôle joué par la Champagne, à tous les âges, dans la construction et dans la défense de la patrie française, est certes un des plus actifs et des plus nobles : n’est-il cependant pas quelque peu disproportionné d’en exposer toutes les phases depuis l’origine de la guerre de Cent ans ? Aussi peut-on se contenter de mentionner seulement cette première section du volume. Quant au dernier chapitre, l’occasion s’offrira de le discuter en détail.

Pour en venir à la fraction plus rigoureusement personnelle de cette longue étude, il convient tout d’abord de relever les renseignements fournis par les chapitres III et IV sur l’origine de la famille paternelle et maternelle de Jeanne d’Arc. C’est ainsi que de nombreux détails sont réunis sur Ceffonds, le village champenois voisin de la célèbre abbaye de Montierender, localité qui, d’après la tradition, confirmée