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tire pas tout le parti possible, et, en fait de dissertations sur la matière non visées dans ce chapitre, on ne voit guère que les études simultanées de M. l’abbé Nalot[1] et de M. Léon Mougenot[2]. On ne peut encore que signaler ici le mémoire que M. l’abbé Misset vient de consacrer au même sujet, et dont la nette, incisive et lucide polémique provoque à l’heure qu’il est un retentissement justifié[3].

Mais pourquoi l’auteur n’a-t-il pas cru devoir assurer à ce chapitre, presque le plus important du volume, une composition mieux ordonnée et une critique plus ferme ? Ce parti est profondément regrettable. L’absence absolue de toute référence, de toute indication de source, de toute note même, ôte à cette discussion, cependant érudite, comme aussi à tout l’ouvrage, une très grande part de l’importance et de la valeur propre qu’elle mériterait certainement sous une autre méthode. Ce n’est pas sans peine, en effet, que les arguments mis en œuvre au cours de ce chapitre, — exacts et vrais sans doute, mais confusément produits, — ont pu être ainsi dégagés et classés, augmentés peut-être, dans l’ordre où ils viennent d’être présentés. Il n’en subsiste pas moins, pour parler de l’ensemble de cette patiente étude, que, malgré d’insoutenables généralisations et d’évidents défauts de proportion, l’œuvre témoigne d’un réel effort et d’une connaissance indéniable de tous les points du sujet traité.


Germain Lefèvre-Pontalis.


Perinaïk. Une Bretonne compagne de Jeanne d’Arc. Étude historique, par M. W. Pascal-Estienne, avec préface de Lionel Bonnemère. 2e édition, revue, corrigée et augmentée. Paris, Chamuel, 1893. In-16, IX-168 pages.


Il n’y a pas à le nier, il existe une « question » de Perrinaïc, ou plus véridiquement de Pierronne de Bretagne, autour de laquelle, depuis quelque temps, se dépense beaucoup de zèle et contre qui s’exerce une polémique excessive peut-être, aux yeux des spectateurs impartiaux du débat.

Les initiés savent, mais il n’est peut-être pas inutile de rappeler, si brièvement que ce soit, qu’il s’agit d’une femme de Bretagne, du nom constaté de « Pierrone[4] », dont les textes signalent la pré-

  1. Abbé Nalot, chanoine honoraire de Reims, Recherches sur la nationalité de Jeanne d’Arc. Montreuil-sur-Mer, imprimerie Notre-Dame-des-Prés, 1894, in-16, 58 p.
  2. Léon Mougenot, Jeanne d’Arc, le duc de Lorraine et le sire de Baudricourt. Nancy, Berger-Levrault, 1895, in-8o, 153 p.
  3. Abbé E. Misset, Jeanne d’Arc Champenoise. Étude critique sur la véritable nationalité de la Pucelle. Paris, Champion ; Orléans, Herluison, 1895, in-8o, 86 p.
  4. Journal d’un Bourgeois de Paris (voir note suivante). La forme « Péri-