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sence et les dévotions religieuses à Jargeau, auprès de Jeanne d’Arc, en compagnie du célèbre frère Richard, le 25 décembre 1429, trois mois après la fin de la campagne du Sacre, puis mentionnent la capture à Corbeil, par le gouvernement anglo-bourguignon, au moment même où la Pucelle reparaissait aux environs de la capitale, vers les derniers jours de mars ou le début d’avril 1430, enfin relatent le procès, le témoignage en faveur de Jeanne d’Arc prisonnière, la condamnation au bûcher et l’exécution à Paris, le 3 septembre suivant[1]. Une œuvre récente, où M. N. Quellien, en compatriote et en héritier de Brizeux[2], entreprenait, sans nulle prétention érudite, de restaurer le souvenir oublié de l’humble Bretonne[3], avait ouvert à ce sujet, en 1892[4], une discussion continuée depuis[5], et dont les diverses et multiples manifestations échappent de plus en plus au domaine de la critique. L’étude qui donne lieu à cette présente analyse exige cependant, par son apparence au moins, un examen et une vérification sommaires.

    naïk » paraît avoir été créée par M. de la Villemarqué (Myrdhinn ou l’enchanteur Merlin, livre III, ch. II. Paris, 1862, in-8o, XI-435 p., p. 324).

  1. Journal d’un Bourgeois de Paris, 1431, 4 juillet. (Éd. Tuetey, p. 270-272 : fragment dans Quicherat, Procès de Jeanne d’Arc, t. IV, p. 473-474.) — Jean Nider, Formicarium, livre V, ch. VIII. (Éd. de 1516, Strasbourg, in-4o, 90 fol., fol. 82, col. 1 : fragment dans Quicherat, Procès, t. IV, p. 502-504.) — Journal d’un Bourgeois de Paris, 1430, 3 septembre. (Éd. Tuetey, p. 259-260 : fragment dans Quicherat, Procès, t. IV, p. 467.)
  2. N. Quellien, Chansons et danses des Bretons. Paris, J. Maisonneuve et Ch. Leclerc, 1889, in-8o, III-300 p. (Cf. compte-rendu par Jean Kaulek, Bibl. de l’École des chartes, t. L, 4e-5e livr., juillet-octobre 1889, p. 463-464.)
  3. N. Quellien, Perrinaïc. Une compagne de Jeanne d’Arc. Paris, Fischbacher, 1891, in-8o, 43 p.
  4. En rendant compte de cette œuvre, d’un caractère uniquement littéraire (Bibl. de l’École des chartes, t. LIII, 1re-2e livr., janvier-avril 1892, p. 162-164), j’avais signalé et éclairé l’un par l’autre, pour la première fois à ce qu’il semble, ces textes indiscutables, connus d’ailleurs depuis longtemps. Compte-rendu sur la nature duquel, soit dit en passant, l’auteur de la présente étude (p. 91, n. 4, et p. 157) paraît avoir aventuré une complète méprise, en considérant et en critiquant comme opinion de fond une simple inexactitude d’analyse, commise au sujet de l’endroit précis du supplice de Pierronne à Paris. Cette imputation s’étant trouvée répétée depuis, sans plus ample contrôle, dans diverses publications qu’il serait trop long de citer, et risquant de continuer à l’être, il a paru nécessaire de remettre les choses au point.
  5. J. Trevedy, le Roman de Perrinaïc. Vannes, Lafolye, 1894, in-8o, 48 p. (Extrait de la Revue de Bretagne, de Vendée et d’Anjou, de janvier, février, avril 1894.) — E. Jordan, Perrinaïc, dans Annales de Bretagne, d’avril 1894 (p. 424-428). — Arthur de la Borderie, Une prétendue compagne de Jeanne d’Arc, dans le Correspondant du 10 juin 1894 (p. 898-912). — L’étude de M. Trevedy contient une bibliographie assez complète des articles ou opuscules consacrés à la question jusqu’en mai 1894.