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disparue sous Louis XVI, lors de la reconstruction des bâtiments de la Cour du Mai, elle avait été remplacée par trois salles de plain-pied, qui ont fait partie plus tard des locaux affectés à la section judiciaire des Archives nationales et que l’on peut facilement reconnaître sur un plan de cette section dressé sous le gouvernement de Juillet[1]. Encore cet abri faillit-il manquer au Trésor des chartes ; la direction des domaines du département de la Seine avait en effet reçu l’injonction de faire évacuer les locaux de la Sainte-Chapelle pour les mettre en location. Contre-ordre fut donné, car, dès le 21 prairial an V, l’architecte du Palais, Giraud, adressait à Camus un projet non seulement d’installation du Trésor à la sacristie, mais d’aménagement général de la Sainte-Chapelle qu’il proposait de convertir en « dépôt pour les archives de la nation, » en ouvrant une porte sur la galerie Mercière[2].

La nouvelle installation ne pouvait pas d’ailleurs s’exécuter aussi vite qu’on le demandait. La réclamation du Tribunal avait beau être pressante, « il étoit impossible de déplacer le Trésor des chartes sans y ajouter un désordre qui en auroit occasionné la perte absolue ; » il était donc indispensable de remettre les documents dans un ordre quelconque avant de procéder à leur enlèvement, et le Bureau dut se créer « une méthode pour travailler à cette opération. »

« Une partie de cette méthode étoit préparatoire, l’autre étoit d’exécution. »

« Le Bureau a rempli la première en consultant, à la Bibliothèque nationale, les anciens inventaires du Trésor, particulièrement celui de Dupuy, en étudiant les auteurs qui ont écrit sur ce dépôt ou travaillé d’après les titres qu’il renferme, et en prenant connoissance des indications qui y sont relatives dans les meilleurs catalogues. »

« Le Bureau a rempli la seconde partie de la méthode en appliquant à ses travaux les connoissances qu’il a acquises par la première. Il en est résulté qu’ils doivent se diviser en deux classes :

« La première classe, contenant ce qui a été inventorié par

  1. Arch. nat., série N, 3e classe, no  725 4.
  2. Papiers du secrétariat.