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consommé qui n’y est nommé nulle part, mais dont je crois reconnaître l’écriture dans l’exemplaire que j’ai employé de préférence[1]. Pour le sujet qui nous occupe, il a une importance capitale, car il nous fixe sur l’état et sur l’emplacement du fonds que l’on a, je ne sais pourquoi, nommé depuis « Supplément du Trésor des chartes. »

Lorsque, après la reconstitution de l’an VI, les commissaires du Triage entreprirent de comparer le Trésor, tel qu’ils l’avaient sous les yeux, avec l’inventaire de Dupuy[2], ils se trouvèrent en présence d’un grand nombre d’articles qui ne figuraient pas sur cet inventaire. Sauf soixante-un articles qu’ils ont intitulés « Objets non inventoriés » et trente-un autres semblant provenir du Trésor, et qu’ils ont compris sous la rubrique « Titres mêlés et déplacés à rétablir, » la plupart furent alors classés, dans les deux grandes divisions du Trésor, Gouvernements et Mélanges, et y reçurent même un numéro d’ordre faisant suite à ceux que portaient déjà les articles mentionnés dans l’inventaire de Dupuy. C’est ce qu’on voit dans le récolement fait en fructidor an VIII et vendémiaire an IX[3] ; à la suite, par exemple, des vingt layettes de l’Île-de-France, cataloguées par Dupuy et cotées aujourd’hui J 148 à J 169 dans le Trésor des chartes, on y a mentionné deux layettes, 21 et 22, « non comprises dans l’inventaire de Dupuy, » mais dont le contenu figure aujourd’hui au Supplément du Trésor, cartons J 736 et 739 à 741. Sur deux cents articles environ portés sur ce récolement comme « non compris à l’inventaire de Dupuy, » il n’y en a pas plus de trois ou quatre que, malgré l’insuffisance des descriptions, je n’aie pas pu trouver dans le Sup-

  1. Il est probable que le Comité eut recours aux souvenirs de l’ancien secrétaire de Joly de Fleury, Desienne, qui avait eu jadis les clefs du Trésor des chartes, et dont le nom revient plusieurs fois dans le rapport de Camus publié à la suite du Rapport adressé à S. E. le ministre d’État par M. Félix Ravaisson, en 1862, p. 266 et 268.
  2. Nous avons encore l’exemplaire qui a servi à faire ce récolement ; c’est une copie de l’exemplaire de M. de Verthamon exécutée au xviiie siècle, composée de dix volumes reliés en veau brun à dos orné, conservée dans les bureaux de la Section historique et portant l’ancienne cote JJ 585. Sur le feuillet de garde de chaque volume se voit une étiquette portant ces mots : « Exemplaire qui a servi à une première reconnaissance des titres en fructidor an VIII et vendémiaire an IX. »
  3. L’exemplaire le plus complet de ce récolement est conservé aux Archives nationales parmi les papiers du secrétariat.