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préféra grouper toutes ces pièces et en former une annexe au Trésor, dont il a laissé un inventaire en deux volumes manuscrits, l’Inventaire rose. Mais, comme il se contenta de les relever dans l’ordre où elles étaient inscrites au récolement de l’an IX, les pièces ainsi détachées se trouvèrent toutes disposées conformément aux grandes catégories du Trésor : les Douze gouvernements et les Mélanges. C’était rétablir, en lui donnant un classement intérieur différent, la série des Sacs. Cependant, dom Joubert ne lui rendit pas cet ancien nom, qu’il paraît avoir toujours ignoré. Quant à l’appellation Supplément du Trésor des chartes, je crois avoir déjà dit qu’elle ne se rencontrait pas dans les papiers du secrétariat des Archives avant l’année 1836.

L’inventaire de dom Joubert est loin de mériter l’épithète élogieuse que lui décernait jadis Henri Bordier[1] ; Dessales le jugeait beaucoup plus justement dans une Note pour M. Michelet déposée parmi les papiers du secrétariat des Archives nationales : « Il existe, disait-il, une sorte d’inventaire en deux volumes pour le Supplément. Cet inventaire est connu dans la Section historique sous le nom d’Inventaire rose… Cet inventaire, très imparfait et très incomplet, est tout entier à refaire[2]. » Mais surtout le classement qu’il avait adopté consacrait à tout jamais une séparation qui, si elle avait existé de fait, tirait son origine d’un désordre matériel qu’on s’était depuis longtemps préoccupé de faire disparaître. Il avait de plus l’inconvénient de faire croire que les documents ainsi groupés ne faisaient pas partie du Trésor des chartes, et c’est cette idée fausse qui amena certains archivistes à considérer le Supplément comme un fonds ouvert, propre à recevoir les résidus difficiles à rattacher à d’autres séries.




On ne trouvera sans doute pas inutile que je résume ici les résultats que je crains de n’avoir pas su faire ressortir avec assez de clarté au cours de cette étude.

Dupuy et Godefroy, chargés en 1615 de faire l’inventaire du

  1. Archives de la France, p. 182.
  2. Notre regretté confrère Siméon Luce y a introduit des additions et des corrections considérables.