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les épreuves à subir par un grand roi, et, effectivement, la mort de Philippe le Bel coïncida avec une éclipse de soleil annoncée par lui.

Notre lettre se termine par quelques avis et nouvelles de circonstance. Ainsi, Guillaume Baldrich émet l’opinion que son souverain pourrait attendre le sacre du nouveau roi pour lui envoyer des ambassadeurs. Cette cérémonie devait se faire à Reims, selon l’usage, mais pas avant l’Épiphanie ; peut-être même serait-elle remise à une époque plus éloignée[1].

On manifestait l’espoir que le monarque chasserait du conseil royal les hommes pervers qui avaient pu en faire partie, afin de se conformer aux instructions écrites laissées par Philippe le Bel. Louis le Hutin, du reste, n’avait encore choisi ni conseillers ni chancelier. Il ne tarderait pas, cependant, de le faire, d’après le bruit public, et devait réunir le parlement la semaine suivante. On assurait que le souverain avait pris à son service les camerlingues, sergents d’armes et secrétaire de son père, mais on doutait qu’il nommât camerlingue Enguerrand de Marigny, par rapport à ce qui a été dit plus haut.

Le comte de Flandre s’était avancé, ces temps derniers, jusqu’à Pontoise, mais, à la nouvelle de la mort de Philippe le Bel, il avait rebroussé chemin. L’on parlait, toutefois, de son prochain retour. Quant au comte de Namur, frère de ce seigneur, il avait eu à Vincennes une entrevue avec le roi, le jour même de l’expédition du rapport de Guillaume Baldrich (7 décembre 1314).


Ch. Baudon de Mony.


Nobili[2] viro domino suo, domino Guillelmo de Caneto, militi, locumtenenti illustrissimi domini regis Majoricarum, Guillelmus

    tion, à l’année 1339 (fol. 134 vo), de Martin du Hamel, de Rouen, protonotaire du Saint-Siège, qui était fort estimé, paraît-il, pour ses connaissances en astrologie. Faut-il identifier ce personnage avec celui mentionné par notre texte ? Il nous est impossible de le dire ; nous avons tenu, cependant, à ne pas négliger ce rapprochement.

  1. Le sacre n’eut lieu que le 24 août 1315. Cf. les Chronographia, éd. citée, t. I, p. 220, note 1.
  2. On lit au dos de l’acte l’adresse que voici : Nobili ac potenti viro domino Guillelmo de Caneto, militi, locumtenenti illustrissimi domini regis Majoricarum ; puis, quelques lignes au-dessous : Ddr. Pro Guillelmo Baudrici. — D’après le conseil de juges compétents, nous reproduisons telle quelle l’abré-